Les émissions de gaz à effet de serre (GES) participent au réchauffement climatique. Il est difficile de se rendre compte de leur réalité au quotidien. C’est tout l’objet de l’empreinte carbone.

Empreinte carbone : définition

Selon le Ministère de la Transition Écologique, l’empreinte carbone est un « indicateur estimant la quantité de gaz à effet de serre  émise pour satisfaire la consommation au sens large (biens, services, utilisation d’infrastructures) d’un individu, d’une population, d’un territoire ou d’une activité, en tenant compte des émissions liées aux importations et aux exportations quel que soit le lieu de production de ces biens et services (production intérieure ou importations). »

Elle fait donc le bilan des émissions de carbone associées aux biens ou aux services produits à l’échelle nationale mais aussi celles que nous importons chaque année. Par exemple, elle inclut les émissions de dioxyde de carbone liées à l’achat d’un objet produit en Chine.

Que prend-t-on en compte dans le calcul de l’empreinte carbone ?

Tout ce qui peut générer des gaz à effet de serre ! Pour rappel, les gaz à effet de serre ont été définis dans le cadre du protocole de Kyoto. On en dénombre six d’origine humaine :

  • Le dioxyde de carbone (CO2) généré par la combustion de matières en présence d’oxygène (bois, charbon, fioul, etc.) ;
  • Le méthane (CH4composante principale du gaz naturel ;
  • Le protoxyde d’azote ou oxyde nitreux (N2O) « appelé également « gaz hilarant », est émis naturellement par les sols et provient notamment de l’utilisation d’engrais azotés » si l’on en croit Météo France ;
  • l’Hexafluorure de soufre (SF6), que l’on retrouve dans les transformateurs électriques ;
  • Deux Halocarbures (HFC et PFC) : il s’agit de gaz réfrigérants utilisés avant tout à des fins de climatisation.

L’empreinte carbone est calculée en grammes, kilogrammes ou tonnes équivalent CO2 . Pourquoi cette unité de mesure ? Parce que le dioxyde de carbone est le gaz qui contribue le plus au changement climatique par rapport aux autres. En effet, les émissions associées au CO2 correspondent à 77% des émissions mondiales de gaz à effet de serre d’origine humaine. De ce fait, parler en équivalent CO2 permet de mesurer l’impact de l’activité humaine sur le réchauffement global de la planète.

Mesurer l’empreinte carbone d’une entreprise, c’est additionner toutes les actions de consommation qui émettent des gaz à effet de serre.

Du coup, les variables dépendent surtout de l’entité que concerne le calcul. On ne mesure pas de la même manière l’empreinte carbone d’un pays, celle d’une entreprise ou celle d’un Homme dans sa vie quotidienne. Par exemple, pour calculer l’empreinte carbone d’un.e Français.e ou d’un.e habitant.e d’un autre pays du monde, on regardera :

  • Les caractéristiques de son logement (date de construction, isolation, consommation de chauffage, etc. ) ;
  • L’origine de l’électricité et du gaz consommés (énergies fossiles, énergie nucléaire ou énergies renouvelables) ;
  • Le bilan énergétique des équipements électroménagers, le mobilier et objets dont il ou elle dispose ;
  • Ses déplacements, sa consommation de carburant (avion, voiture, transport en commun, vélo, etc.) ;
  • Ses pratiques alimentaires (en effet, une personne végétarienne émet moins de CO2 qu’une personne avec une forte consommation de viande), etc.
  • Ses pratiques alimentaires (en effet, une personne végétarienne émet moins de CO2 qu’une personne avec une forte consommation de viande), etc.

A noter : L’empreinte carbone ne s’attache qu’à regarder les émissions de GES d’origine  anthropique, c’est à dire d’origine humaine. Ainsi, une éruption volcanique au Guatemala rejettera énormément de CO2. Pour autant, elle ne fera pas grimper l’empreinte carbone de la population guatémaltèque. En effet, ces réveils volcaniques ne sont pas commandés par l’être humain et ne sont pas non plus évitables.

Les limites de l’empreinte carbone

L’empreinte carbone est donc un très bon outil pour se faire une idée des conséquences de nos habitudes de consommation. Cependant, comme tous les bons outils, il fait preuve de certaines limites. Pour calculer l’empreinte carbone, seuls les rejets GES sont pris en compte. Il s’agit donc d’une mesure dite « monocritère ».

Ainsi, elle ne prend pas en compte la production de déchets, la disparition de certaines espèces animales et végétales, l’appauvrissement des sols ou encore l’épuisement des ressources naturelles. Pourtant, dans une logique de protection de la planète, ces données sont également à prendre en compte.

Partant de ce constat, le think-tank Global Footprint Network a mis en place un autre outil d’analyse : « l’empreinte écologique ». Selon l’association à but non lucratif WWF, elle « mesure la quantité de surface terrestre bioproductive nécessaire pour produire les biens et services que nous consommons et absorber les déchets que nous produisons ». Elle est calculée en hectares globaux (hag).

En 2014, l’empreinte écologique moyenne est portée à 2,84 hag par personne. Or, la planète est en capacité de répondre au besoin de chacun à hauteur de 1,68 hag par personne. Cela signifie, que nous avons besoin de 1,69 Terre pour couvrir la consommation de l’humanité. En gros, nous vivons à crédit. D’ailleurs, de nombreuses ONG environnementales parlent de « dette écologique ».

Les chiffres sont préoccupants certes, mais chacun peut agir à sa façon pour mieux consommer et moins consommer ! Et donc réduire son empreinte carbone.

Connaissez-vous votre empreinte sur le climat ?

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